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Recueil des journaux intimes et de la correspondance que le linguiste Antoine Meillet (1866-1936) a rédigés lors de sa mission de terrain de trois mois en Arménie caucasienne. En annexe, reprise d'un compte rendu de Charles de Lamberterie sur la "loi de Meillet" (1998). ©Electre 2025
Élève de Louis Havet, de Michel Bréal et de Ferdinand de Saussure, Antoine Meillet (1866-1936) peut être considéré comme le fondateur de l'école française de linguistique et le créateur de l'arménologie. Sorti premier de l'agrégation de grammaire à 23 ans, il a appris l'arménien ancien à l'École des Hautes Études de la Sorbonne, puis chez les Pères Mékhitaristes de Vienne. Savante, littéraire et liturgique, cette langue morte depuis le XIe siècle est une source essentielle pour la philologie comparatiste indo-européenne à laquelle Meillet va consacrer sa vie, tout en formant à son tour Émile Benveniste, Marcel Cohen, Alfred Ernout et Joseph Vendryes (parmi d'autres).
Meillet a 24 ans lorsqu'il part en mission de terrain de trois mois (mai-juillet 1891) en Arménie caucasienne. Il séjourne d'abord dans la communauté arménienne de Tiflis (Tbilissi, Géorgie) où il apprend l'arménien moderne, avant de se rendre à Erevan puis à Etchmiadzine et à Aschtarak, dans la plaine de l'Ararat, où il observe une langue en pleine effervescence, éclatée entre dialectes et soumise aux influences du persan, du russe, de l'arabe et du turc. Parallèle à son journal, on possède une abondante correspondante (29 avril - 3 août), naturelle et enjouée, avec sa cousine Berthe Esbaupin.
Meillet renouvelle l'expérience douze ans plus tard (juillet-août 1903), pour étudier les manuscrits des Évangiles de la bibliothèque du couvent d'Etchmiadzine, toujours aussi ignorant - ou indifférent - aux menaces qui pèsent du côté turc sur le peuple arménien. Ce second journal de voyage est ici réédité par Anne-Marguerite Fryba-Reber.
Dans ces journaux et cette correspondance, on découvre un Antoine Meillet paradoxal, peinant à apprendre et à parler l'arménien moderne, choqué par la vie rustique de ses hôtes, parlant du Caucase comme d'un «pays de sauvages» et rêvant «de beefsteak avec des pommes de terre frites».
L'ouvrage est complété par la reprise de l'article de Charles de Lamberterie sur la «loi de Meillet».
Paru le : 18/02/2014
Thématique : Récits de voyage et exploration
Auteur(s) : Auteur : Antoine Meillet
Éditeur(s) :
Lambert-Lucas
Collection(s) : Non précisé.
Contributeur(s) : Editeur scientifique (ou intellectuel) : Francis Gandon - Editeur scientifique (ou intellectuel) : Anne-Marguerite Fryba-Reber
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-35935-071-5
EAN13 : 9782359350715
Reliure : Broché
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 14.0 cm
Épaisseur: 2.1 cm
Poids: 350 g