Les textes critiques écrits au XVIIe siècle à l'occasion de la création d'une tragédie mettent en évidence les moeurs des personnages et donnent une définition des formes et règles de comportement du personnage : usage du temps et des lieux, des attitudes et postures, des vêtements et des actes du langage. La question est alors posée sur le statut de la parole poétique, l'usage de la littérature. ©Electre 2025

Les textes critiques écrits au XVII^e siècle à l'occasion de la création d'une tragédie analysent les « mœurs » des personnages en recourant aux notions de savoir-vivre : honnêteté, incivilité, visite, audience... Les traités de comportement peuvent donc fournir, une grille de lecture à qui veut retrouver « l'œil du XVII^e siècle ».
C'est cette grille qu'utilise la présente étude. Elle porte sur un ensemble de tragédies et de tragi-comédies, prises en particulier dans les œuvres de Rotrou, La Calprenède, Puget de La Serre, Corneille, Quinault, Racine et Boyer. Elle donne une description des formes et règles de comportement du personnage : usage du temps et des lieux, des attitudes et postures, des vêtements, accessoires et suites, usage des termes d'adresse et des actes de langage.
L'étude de la représentation du comportement dans la tragédie met au jour la tension qui est au cœur de l'écriture tragique, tension entre la volonté de représenter le monde raisonnablement, c'est-à-dire selon les règles prosaïques de la « science du monde », et celle de donner corps à l'«idée» de la tragédie. Dans cette perspective peuvent s'expliquer en termes esthétiques dés phénomènes traditionnellement attribués au reflet dans la littérature de la « civilisation des mœurs ».
L'histoire du « poème tragique » au XVII^e siècle ne relève pas de l'histoire des mœurs. En revanche, elle apparaît comme indissociable des questions que le siècle se pose sur le statut de la parole poétique et sur l'usage même de la littérature.