D'avril 1814 à juillet 1830, ce sont plus de 160 oeuvres qui voient le jour au théâtre de l'Opéra-Comique. Dans cette période, sans abandonner l'alternance du parler et du chanter, il tente de nouveaux dosages entre comédie et drame, joyeux couplets, airs virtuoses, vastes ensembles musicaux. Le moyen terme est son horizon. C'est à la recherche de cet équilibre instable que s'attache cette étude. ©Electre 2025

La Dame blanche de Boieldieu, Fra Diavolo d'Auber : ces deux fleurons de l'art lyrique du XIX^e siècle masquent la vaste production du Théâtre de l'Opéra-Comique sous les deux Restaurations. D'avril 1814 à juillet 1830, ce sont plus de cent-soixante oeuvres qui voient le jour sur cette seconde scène lyrique parisienne. Nicolo, Méhul ou Boieldieu jettent leurs derniers feux. Sur ce même théâtre, une nouvelle génération de compositeurs et de librettistes fait ses débuts : Auber, Herold, Halévy, Adam ou Scribe.

Dans cette période transitoire, sans abandonner l'alternance du parler et du chanter, l'opéracomique tente de nouveaux dosages entre comédie et drame, joyeux couplets, airs virtuoses et vastes ensembles musicaux. Le moyen terme est son horizon. C'est à la recherche de cet équilibre instable que s'attache cette étude. L'enquête cerne aussi les forces modelant tout genre dramatique et lyrique de l'extérieur : institution, législation, stratégies concurrentielles ; sociologie du public et manipulations idéologiques, poids de la censure et des discours théoriques.

Fondée sur des sources originales directes, la recherche donne une quantité d'informations sur les compositeurs, librettistes, chanteurs-acteurs, dramaturges, décorateurs dont les noms figurent en index, ainsi que des tableaux sur le nombre de représentations, reprises année par année, emplois. Une bibliographie complète, permettant de localiser livrets et partitions imprimés ou manuscrits, ainsi qu'une discographie sont ajoutées.

En abordant la question de la définition des genres dramatiques et musicaux, ce livre contribue à rendre au spectacle de divertissement, trop souvent méprisé, dignité et intérêt.

Boieldieu's Dame blanche and Auber's Fra Diavolo - two masterpieces of 19^th century lyric art - obscure the immense production of the Théâtre de l'Opéra-Comique during the two French Restorations. Between April 1814 and July 1830, more than a hundred and sixty works were born on Paris's second lyric stage. Nicolo, Méhul or Boieldieu's last successes were being performed, whereas a new generation of composers and librettists was appearing in that same theatre : Auber, Herold, Halévy, Adam, or Scribe.

In this period of transition, opéra-comique attempted to strike a new balance between comedy and drama, merry songs, virtuosi arias, and large ensembles, without giving up alternating songs and the spoken word. It aimed at the golden mean. Such a quest for a precarious balance is the object of this study. This inquiry also defines the forces that shape every single dramatic and lyric genre from the outside : the institution, legislation, competitive strategies ; audience sociology and ideolog-ical manipulations, the weight of censorship and the theoretical discourses.

This work, based on original direct sources, offers rich information on the composers, librettists, actor-singers, playwrights, and stage designers whose names appear in the index, as well as charts showing first productions, number of performances, revivals in chronological order, parts. A comprehensive bibliography allowing to locate the printed or manuscript libretti ans scores and a discographie are added.

In dealing with the issue of dramatic and musical genres, this book contributes to reviving the dignity and interest of too often despised light entertainment.