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Jeune négresse que la maréchale-princesse de Beauvau avait reçue en cadeau, Ourika vécut au siècle des Lumières et fut élevée comme une aristocrate avant de découvrir le préjugé de couleur qui l'excluait de la société de son temps et d'en mourir. Son histoire inspira en 1823 un petit roman à succès qui passionna les cercles littéraires et valut la notoriété à son auteur, la duchesse de Duras, tandis que les théâtres de Paris s'empressèrent de commander aux dramaturges en vogue de petits drames inspirés du roman. Alexandre Duval fut le premier à en faire entendre en lecture une adaptation à la Comédie-Française.
Le succès incroyable du roman avait laissé espérer aux directeurs des théâtres des retombées économiques mirifiques. Aussi, au printemps 1824, histoire de prendre de court le Français, une cohorte d'Ourika fleurit sur les théâtres de la capitale, dont trois sur le boulevard que nous rééditons ici: un drame au Gymnase-Dramatique, un autre mêlé de chants aux Variétés et un mélodrame à la Porte Saint-Martin. Seulement, contre toute attente, Ourika ne rencontra pas à la scène les faveurs du public. Et la Comédie-Française renonça même à faire jouer le petit drame de Duval.
La «frénésie nègre» qui s'était emparée des théâtres en ce printemps 1824 avait fait événement et mis la presse en effervescence.
Une page de l'histoire du théâtre qui mérite qu'on s'y arrête.
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