Pour Jacques, dont la famille doit faire des efforts pour joindre les deux bouts, l'été à Montréal est ennuyeux. Pour Julien au contraire, qui vient d'une famille aisée, c'est l'aventure à l'écart des parents séparés qui l'imaginent chacun en vacances avec l'autre. ©Electre 2025

Julien : Jacques, dis-moi franchement : si j'étais, moi, comme une girafe avec un tout petit cou, est-ce que je mourrais sans me reproduire ? Est-ce qu'il vaut mieux mourir sans se reproduire, quand on a un petit cou ? Est-ce que c'est ça qu'il voulait dire, Darwin, avec sa sélection naturelle ? Qu'il vaut mieux mourir quand on a un petit cou ? Pour dire des choses pareilles sur la sélection naturelle, je suis certain que Darwin avait un très long cou.

Jacques : Ça a pas de sens, ton histoire de cou trop long ou trop court, ça marche pas avec les êtres humains. Les différences physiques comptent pas pour notre survie à nous. Parce qu'on vit pas dans la jungle, là. On a pas à courir vite ou à sauter haut pour pas se faire manger par un lion. On ajuste à avoir du cash pis à s'acheter un char si on veut aller vite. C'est juste le cash qui compte. La sélection naturelle pour les êtres humains, ça se passe avec le cash.

C'est « platte », l'été à Montréal. Surtout sans bicycle. Du moins pour Jacques, dont la famille doit faire des efforts d'imagination pour « joindre les deux bouts ».

Pour Julien au contraire, qui vient d'une famille plus aisée, c'est l'aventure à l'écart de parents séparés qui l'imaginent chacun en vacances avec l'autre.

A deux, dans une belle complicité, ils tentent de trouver une solution au problème de Julien qui s'est naïvement emmêlé dans une histoire de pyramide financière foireuse...

Mais ce qui les obsède surtout depuis qu'ils ont vu des documentaires sur le sujet, c'est cette histoire de « sélection naturelle et d'évolution de l'espèce humaine ». Au point que Julien n'hésite pas à se demander s'il est suffisamment adapté à son milieu pour survivre...