Un coup de coeur de Paul M.
Qui se cache derrière cette phrase ô combien inspirante ?
Il s’agit d’Auguste Comte, célèbre philosophe du 19ème siècle, relativement oublié de nos jours mais considéré, ni plus ni moins, comme le père de la sociologie.
L’existence de l’homme qui s’habillait en noir commence à Montpellier en 1798, dans la France post-révolutionnaire. Enfant surdoué et muni d’une mémoire exceptionnelle, il se démarque très vite, notamment en mathématiques, et monte très jeune à Paris suivre les cours à Polytechnique. Assez vite, il rencontre le philosophe Saint-Simon, qui le marquera intellectuellement, notamment dans les critiques sociales et sur les réflexions sur la société industrielle. A partir de là, il développe une pensée globale nommée “positiviste”. Ce système part du postulat premier que la science, dite “positive”, permet d’atteindre une connaissance exacte du monde, qui permettra par la suite de fonder toute une société idéale. C’est cette société qu’il décrira tout au long de sa vie à travers ses Cours. Ces derniers éclairent successivement le domaine des mathématiques, de l’astronomie, de la physique, de la biologie, de la chimie et enfin de la “physique sociale” marquant alors la naissance de la sociologie. Partant de ces connaissances, il fonde toute une politique positiviste dans laquelle l’existence humaine se comprend par la “combinaison entre le sentiment, la raison et l'activité”. Enfin, il va même jusqu’à fonder une religion, qui porte une vénération à l’Humanité.
L’auteur David Labreure, directeur du musée “La Maison d’Auguste Comte”, nous mène dans l’histoire d’une vie riche et tumultueuse marquée par des crises liées à des excès de travail ou encore à une relation amoureuse passionnée. Dans cette biographie rythmée, nous (re-)découvrons un homme qui incarna comme peu de gens ses idées, notamment à travers de nombreuses actions sociales envers les prolétaires
A travers les lignes de texte court et dense, nous (re-)découvrons aussi toute la société bouillonnante du XIXème siècle, à travers les yeux de celui qui inspira Durkheim, Stuart Mill ou encore Jules Ferry, pour peut-être, donner d’autres pistes pour penser à l’avenir.
Et, qui sait, peut-être l’envie vous prendra après la lecture de ce livre de partir au Brésil, voir les temples de sa religion? Car oui ce pays est marqué de l’empreinte d’Auguste Comte, jusqu'à porter sur son drapeau, sa devise : ”Ordre et Progrès”.