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La confiance dans la relation de travail
Apparemment paradoxale dans une relation empreinte de contrôle et de surveillance, la confiance joue un rôle fondamental entre employeur et salarié. En tant que lien, elle oblige, d'abord, à une certaine constance lors des pourparlers d'embauche. Elle allège, dans le même temps, l'obligation précontractuelle de « se » renseigner pesant sur l'employeur. La confiance explique ensuite, mieux que la volonté, la force obligatoire des engagements unilatéraux, usages et recommandations patronales. Elle réprouve les volte-face et cible les abus. Comme souvent en matière de sentiments, l'importance de la confiance transparaît aussi lors de sa disparition : par-delà une jurisprudence contestable affirmant qu'elle n'est plus un motif de licenciement, la perte de confiance, à condition d'être légitime, devrait pouvoir justifier la rupture du contrat de travail. Les contours du droit à la vie personnelle du salarié s'en trouveraient renforcés...
Il existe un aspect économique de la confiance, plus méconnu des juristes, qui se manifeste au grand jour dans la relation de travail. La confiance, lorsqu'elle se décline en « espérance légitime », permet notamment de qualifier de « biens » les revenus futurs promis par l'employeur. Les conséquences induites par cette qualification ne sont pas négligeables pour le salarié, qui peut revendiquer la propriété des revenus futurs légitimement espérés. L'analyse patrimoniale de la confiance ne s'arrête pas là. Parce qu'elle est porteuse de valeur économique, la confiance - particulièrement celle que l'employeur place en la personne du salarié - peut, en elle-même, s'analyser comme un bien ; un bien d'un nouveau genre, certes, mais néanmoins un bien. Cette conception réifiée de la confiance permet de lire autrement la jurisprudence justement critiquée selon laquelle le salarié, qui utilise son temps de travail à des fins autres que celles pour lesquelles il est rémunéré, commet un abus de confiance. Le temps de travail n'étant pas un bien, l'objet de l'abus de confiance pourrait être, dans ce cas précis, la confiance elle-même...
Force obligatoire indéniable, valeur économique certaine, la confiance joue un rôle moteur dans la relation de travail et le droit qui la régit.
Planète Social est un groupe de réflexion indépendant créé en 2010 sous la forme d'un fonds de dotation. Son ambition est de promouvoir les bonnes pratiques sociales pour accompagner le développement économique et de l'emploi des entreprises et de favoriser, en partenariat avec l'Université et la Recherche, le développement d'une culture managériale qui intègre la dimension humaine et sociale au coeur de la stratégie économique. Planète Social entend ainsi contribuer au débat public par ses publications, évènements et Prix.
Paru le : 19/02/2025
Thématique : Droit civil
Auteur(s) : Auteur : Frédéric Chirez
Éditeur(s) :
LexisNexis
Collection(s) : Planète social Thèses
Contributeur(s) : Préfacier : Arnaud Martinon - Préfacier : Bernard Teyssié
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-7110-4232-6
EAN13 : 9782711042326
Reliure : Broché
Pages : 300
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm
Épaisseur: 1.5 cm
Poids: 428 g