Dans les Evangiles, les derniers mots de Jésus sur la politique sont : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu". Cette parole de séparation et de répartition tend à régir les relations entre l'Eglise et l'Etat. Des philosophes, des théologiens et des historiens s'interrogent pour savoir si les ordres politique et religieux peuvent vraiment rester indifférents l'un à l'autre. ©Electre 2025

Adieu à César ?

Essais sur la théologie politique

À César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu ? Cette parole de Jésus passe souvent pour son dernier mot sur la politique. Parole de séparation et de répartition, on la reconnaîtrait selon les siècles dans les relations du Sacerdoce et de l'Empire, du Spirituel et du Temporel, de l'Église et de l'État... À l'examen pourtant la formule se révèle fort instable.

Car César peut-il ignorer un Dieu qui prétend être soustrait à son pouvoir ? Peut-il se désintéresser d'un culte qui réunit un « peuple » dans les églises et revendique son caractère public ?

Et les fidèles peuvent-ils se tenir à l'écart de la politique, alors qu'ils professent une foi qui veut transformer le monde ? Les chrétiens cultivent le goût de l'engagement. Au long de l'histoire, ils suscitent des initiatives dans l'éducation, le soin, la solidarité, l'économie... Ces initiatives peuvent-elles se passer des moyens politiques ? Au nom de l'efficacité, ne risquent-elles pas dès lors de se compromettre dans une « politique » saturée d'ambitions, de combats et de violences ?

Les contributions réunies dans ce volume éclairent ces questions toujours brûlantes. Des philosophes, des théologiens, des historiens dialoguent pour tenter de répondre à cette interrogation qui traverse l'histoire et demeure actuelle : si l'ordre politique et l'ordre religieux sont trop différents pour que l'un puisse régenter l'autre, peuvent-ils rester indifférents l'un à l'autre ?

Ce volume rassemble les conférences données dans la cadre du Séminaire de Théologie Politique organisé à Lyon par l'association Diognète lors de l'année universitaire 2023-2024.