Un coup de coeur de Anthony G.
En nous embarquant avec elle et son avatar narratif, crieur public, Judde de Larivière nous le démontre en nous faisant faire le tour de la ville. Des grandes places publiques aux lieux anonymes, des palais des grandes familles vénitiennes aux arrière-cours des maisons populaires, le lecteur découvre, comme en immersion, une ville foisonnante de vie et traversée par de multiples dynamiques.
Assez densément peuplée et en plein essor économique, Venise est à cette période-là un lieu de mixité sociale sans pareil. Les nobles y côtoient, physiquement, les travailleurs ; les natifs et les étrangers cohabitent ; les hommes et les femmes fréquentent les mêmes endroits. Ce qui permet à tout ce beau monde de vivre en relative harmonie est sans doute, outre l'optimisme économique collectif, le maillage social et solidaire de la ville et l'existence de nombreuses communautés de solidarités. Confréries, scuole, corporations, paroisses, voisinages... Chacun des citoyens vénitiens appartient à de petits groupes avant d'appartenir au grand groupe que l'on nomme société.
Ainsi, et en outre confrontée, de par sa géographie même, à des problématiques liées à l'écologie, au tourisme et à la sanité dès ses premières années, Venise est, d'une certaine manière, une des premières grandes villes modernes.
Du reste, en endossant le rôle de guide touristique et historique, Judde de Larivière nous transporte dans un passé résonnant avec notre présent tout en nous donnant qu'une envie : entreprendre un voyage à Venise !
« La société vénitienne était tout cela à la fois, un collectif magmatique et complexe, un laboratoire social et politique, un ensemble de vies minuscules et de destins individuels, et ces différents niveaux s'entrecroisaient pour dessiner l'histoire d'une ville qui avait d'abord et avant tout été celle de ses habitants. »