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L'auteur et sa fantaisie bouchère est le verbe qui s'ouvre sur le coup, le mot redoutablement fissible. Le poète est un animal de boucherie comme les autres, sauf qu'il est aussi le boucher, alors le frappé et le recevoir se mélangent. Perte de sens ? Non, mais un sens qui crache le noir. Ces mots qui n'en peuvent plus de rester enfermer. Le Boucher, un texte profondément moral. ©Electre 2025
«la mort elle-même était de la fête, en ceci que la nudité du bordel appelle le couteau du boucher.»
Madame Edwarda, G. Bataille
Le boucher est un travailleur bien particulier. De la mort, qui est sa matière première, il fait «cadavre exquis», «cochonneries», etc. Non seulement il donne la mort mais il donne avec la mort le «saindoux», la «pepsine», et aussi l'«engrais», donc la vie.
La mort n'est pas cependant une matière première inerte. Elle entretient des rapports avec celui qui la travaille. La mort est «la femme à le boucher». Cela signifie que la mort n'est pas l'épouse du ou d'un boucher, mais la femme à «le». L'article (du latin articulus) ne détermine ni la mort ni le boucher (en fait ce serait plutôt le contraire) ; il les articule.
C'est que, sous son apparente unité, l'article de la mort cache son propre morcellement, sa propre hétérogénéité («B ! O ! U ! c'est haché»). Le boucher c'est du morcelé, du troué. Or il s'avère que le boucher c'est aussi du «B ! O ! U ! C ! H ! E !», c'est-à-dire du trou bouché qui n'en finit pas de dégorger («coupe-gorge dégorge», «dégorge coupe-groin», etc.), de glouglouter comme un évier bouché : «Le... blut blut boucher ! bouche ! bouche !» [etc.].
Ces «blut blut blut» (sang en allemand), ce sont ces bruits intempestifs (rire, râle, hoquet ou babil) que la langue nous donne à entendre - que nous le voulions ou pas -, quand nous sommes à l'article de la mort, c'est-à-dire à chaque instant de notre vie, dans ce présent incertain - ce «nœud» (au sens argotique et technique) qui articule tant bien que mal le néant, le vide (la mort) au trop plein (le «B ! O ! U ! C ! H ! E !»).
Ainsi se dit (= se vit) la fantaisie bouchère.
Jacques Sivan
Paru le : 15/11/2001
Thématique : Anthologies poésie
Auteur(s) : Auteur : Jean-Michel Espitallier
Éditeur(s) :
Derrière la salle de bains
Collection(s) : Non précisé.
Série(s) : Non précisé.
ISBN : Non précisé.
EAN13 : 9782844750129
Reliure : Broché
Pages : 22
Hauteur: 17.0 cm / Largeur 15.0 cm
Poids: 0 g