Une étude à travers l'histoire du cinéma détaillant les différents emplois de la musique de Mozart dans les divers genres de films. ©Electre 2025

Mozart mourut dans une semi-pauvreté, plus entouré de dettes que d'amis, sa femme Constance étant toujours convaincue d'avoir épousé un homme sans avenir. Mais s'il avait gagné de son vivant ne serait-ce qu'un centime pour chacun de ses disques vendus depuis 1894, il aurait été l'homme le plus riche de son temps. Et s'il recevait la juste compensation pour chacune des bandes originales de films qui, à son insu, utilisent sa musique, il serait aujourd'hui plus riche que les rock stars les plus riches et peut-être même que les producteurs de disques qui l'exploitent encore comme le faisaient autrefois les archevêques et les empereurs. Non seulement il est le musicien le plus utilisé au cinéma, mais après Amadeus, il est devenu le compositeur classique le plus populaire, même parmi ceux qui ne sont pas fans de musique classique, presque une icône pop.

Enrico Giacovelli, spécialiste aussi bien de musique que de cinéma, pianiste amateur et historien professionnel du cinéma, explore la relation entre la musique de Mozart et le cinéma. L'ouvrage, unique au monde, passe en revue les nombreux films qui ont raconté la vie du musicien, mais aussi ceux (de La Flûte enchantée de Bergman au Don Giovanni de Losey) basés sur ses opéras. Et, surtout, il recense et répertorie des centaines de films de tous genres, de toutes époques et de toutes valeurs qui utilisent - certains épisodiquement, d'autres de façon systématique - sa musique : une liste des grands réalisateurs qui l'ont utilisée au moins une fois est une véritable histoire du cinéma, mais il ne faudra pas s'étonner de trouver aussi dans le catalogue des films d'horreur, des westerns, des films de série B et des dessins animés.

Pour chaque film, les séquences dans lesquelles sont utilisés les morceaux de musique sont décrites et commentées et les correspondances entre les notes et les images sont identifiées. Avec sa riche documentation, ses digressions pas seulement cinématographiques et musicales, son langage plus proche d'un roman que d'un essai, l'ouvrage analyse également la musique de Mozart, ses significations cachées et son fil conducteur, c'est-à-dire, comme l'a écrit Massimo Mila, la recherche du bonheur.