Dans cette rencontre animée par Michel Cahen, Sarah Mazouz présente notamment son ouvrage Sensibilités, n° 12. Race, l'ombre portée. Elle explique que bien que le terme "race" ait été controversé, il est essentiel d'aborder cette notion pour lever les malentendus autour de son usage critique. Sarah Mazouz souligne que la "race" a été historiquement utilisée pour justifier la discrimination et l'exploitation, et elle préfère le terme "racialisation" pour décrire les processus sociaux actuels. Elle critique l'universalisme abstrait en France qui ignore les discriminations systémiques, et souligne l'importance de reconnaître le racisme systémique qui, bien que souvent indirect et structurel, produit des inégalités réelles.
Sarah Mazouz aborde également la question des privilèges blancs et la difficulté de parler de race en France, notamment en raison de l'histoire coloniale et des politiques de color-blindness. Elle plaide pour une reconnaissance des inégalités raciales et l'utilisation de statistiques ethniques pour objectiver ces phénomènes. Enfin, elle évoque l'intersectionnalité comme outil pour comprendre les multiples formes de domination, et appelle à un universalisme concret qui reconnaît les expériences particulières comme sources d'universalité. Le livre de Sarah Mazouz, condensé en 80 pages, cherche à clarifier ces notions complexes sans sacrifier la profondeur de l'analyse.