Une pièce sur l'indifférence et la tolérance. Depuis quelques jours, Guera, qui tenait le snack près de l'école, a disparu. Personne ne s'en soucie, excepté Bastian, bien résolu à percer ce mystère. ©Electre 2025

Bastian : Personne ne peut voir ce qui se passe dans la tête d'un Indien Creek. A cause du vent !

La femme-Guera : Qu'est-ce que tu fouilles là, emplumé ?

Bastian : Eh, ne dis pas ça. Misère, vous êtes qui ?... Vous n'avez pas le droit d'entrer. La tour est interdite.

La femme-Guera : Interdit de circuler, oui. Danger pour les curieux, n'est-ce pas ?

Bastian : Je n'ai rien à voler, si tu veux savoir. La trompette, elle n'est pas à moi, elle est à mon père. ... Vous êtes en colère ?

La femme-Guera : Tu as le nez et les yeux de la fouine !

Bastian : Qu'est-ce que c'est ?... La fouine, qu'est-ce que c'est ?... Ils sont normaux, mes yeux.

La femme-Guera : Tu ne devais pas pousser ton nez ici.

Bastian : Eh, dis pas ça ! Attends, je la connais la Tour du Parc. Depuis longtemps. ... Vous m'avez suivi. Vous étiez là-bas quand j'ai vomi. Je n'ai pas besoin d'aide, j'ai dit, tu n'as pas compris ? Ce n'est pas une planque pour une vieille, ici. ... Eh ! Vous sentez la noisette, vous aussi...

La femme-Guera : Non. Ici, il y a seulement l'odeur de la peur.

Bastian : L'odeur de la peur ? Ça n'existe pas.

Guera a disparu. Depuis quelques jours, il n'y a plus de lumière au snack qu'elle tenait près de l'école. Finies les « mitraillettes » du mercredi... Le snack reste fermé, Guera a disparu, mais le quartier s'en fiche. Sauf Bastian, qui ne peut pas supporter cette indifférence.

Obsédé par le sort des Indiens d'Amérique, incompris par ses parents, considéré comme un « extraterrestre » par ses copains, ce gamin de onze ans est bien résolu à percer le mystère de cette disparition.

Il finira par retrouver Guera là où il s'y attendait le moins : dans la tanière qu'il s'est construite pour s'isoler du monde.

Commencera alors un apprivoisement réciproque avec en toile de fond la question lancinante : que faire pour éviter à Guera d'être expulsée.