Une synthèse sur la constitution du trésor royal aux XIVe et XVe siècles. Les Valois, qui succèdent aux Capétiens, cherchent à asseoir la sacralité de leur pouvoir en accumulant et en conservant de nombreux objets précieux qui sont transmis par héritage d'un souverain à l'autre. Les figures de Charles V, Charles VI, Jeanne d'Evreux et Isabelle de Bavière sont notamment abordées. ©Electre 2025

Philippe IV le Bel et ses trois fils, « rois maudits » selon la célèbre légende, meurent tous sans héritier mâle, mettant ainsi fin à la lignée directe des Capétiens. En 1328, Philippe VI de Valois devient donc roi, mais doit faire face à la contestation d'Édouard III d'Angleterre qui revendique la Couronne de France. Ainsi commence la guerre de Cent Ans.

Pour asseoir leur légitimité et conquérir les coeurs, les Valois doivent alors renforcer les liens entre royauté et sacré. Trésoriers du Christ depuis l'acquisition par Saint Louis des Instruments de la Passion - la Couronne d'épines et la Vraie Croix -, ils s'entourent progressivement d'une collection considérable, qui affirme la sacralité de leur pouvoir et participe de la construction de l'État monarchique.

Cette étude brillante et totalement novatrice analyse la composition du trésor du roi (en particulier les reliques), sa fonction (notamment diplomatique), ainsi que sa symbolique (entre saints universels et saints dynastiques) - sans oublier sa circulation au sein des cours et sa mise en scène lors des cérémonies.

À travers les figures de quelques grands souverains - tels le « roi sage » Charles V et le « roi fou » Charles VI -, et celles de reines comme Jeanne d'Évreux, Isabelle de Bavière ou Anne de Bretagne, Murielle Gaude-Ferragu livre dans cette synthèse claire et accessible le résultat de ses passionnantes recherches sur le trésor royal aux XIV^e et XV^e siècles en France. Une somme incontournable.