En 1952, A. Davanture débute sa carrière dans le cinéma populaire. Travaillant avec des réalisateurs français de renom, elle devient cheffe monteuse à la télévision en 1965. A partir de 1975, elle se consacre essentiellement aux cinéastes africains francophones. Avec des témoignages de monteurs, de réalisateurs et d'autres professionnels du septième art. ©Electre 2025

Andrée Davanture, la passion du montage

« J'ai le souvenir d'une femme douce et ardente à la fois dès qu'il s'agissait de son métier et de défendre les metteurs en scène qu'elle aimait. Elle faisait tout pour eux, elle les logeait, les nourrissait, les maternait, leur redonnait courage. Elle était un exemple tant elle consacrait sa vie aux autres, il suffisait qu'elle découvre et accompagne quelqu'un pour qu'aussitôt elle le porte de toute son âme. Elle fonctionnait à l'admiration. Elle naviguait à l'estime. L'argent n'était qu'un moyen pour aider à terminer une oeuvre. J'ai le souvenir de son sourire tendre et victorieux dès lors qu'on partageait sa flamme. Une belle personne. J'ai toujours entendu dire : quelqu'un, en parlant de quelqu'un de bien. Alors, pour elle, créons le vocable : quelqu'une. Oui, Andrée, c'était Quelqu'une. »
Gilles Jacob

L'ouvrage retrace le parcours de cette grande monteuse du cinéma, qui commença classiquement dans le cinéma populaire en 1952 en travaillant avec les réalisateurs français de renom de l'époque (Henri Verneuil, Robert Hossein...), devint cheffe monteuse à la télévision en 1965 où elle côtoiera les pionniers de l'ORTF, avant de se consacrer à partir de 1974 essentiellement aux cinéastes africains francophones. Elle les aidera individuellement dans le respect de leur imaginaire, et collectivement en visant la constitution d'un patrimoine. En animant ATRIA, structure collective atypique de soutien au montage et à la production cinématographiques, de 1980 à 1999, elle permettra la révélation de plusieurs dizaines de réalisateurs. Elle continuera ensuite de monter des films jusqu'à sa disparition en 2014, inachevant le dernier film de Souleymane Cissé.

Une cinquantaine de témoignages de monteurs, réalisateurs et professionnels contribuent à faire revivre cette monteuse à la générosité exceptionnelle : Olivier Barlet, Étienne Carton de Grammont, Ange Casta, Jacques Do Kokou, Jean-Michel Frodon, Gaston Kaboré, Mohammed Latrèche, Claude Le Gallou, Jacques Lombard, Rodolphe Molla, Yves de Peretti, Bernard Queysanne, Christian Rolot, Marie-Christine Rougerie, Kollo Daniel Sanou, Mehran Tamadon, Tariq Teguia, Annabel Thomas, Emmanuel Vernières, Philippe Van Leeuw, Teresa Villaverde, Dominique Wallon...