Un procès en cour d'assises, du point de vue de l'accusé. Frédéric Loriot est soupçonné d'avoir poussé sa maîtresse du haut d'un immeuble. Il relate les trois jours qu'il passe sur le banc des accusés, jusqu'à la décision du tribunal. Nouvelle version du roman intitulé Arrêt de mort publié en 2005. ©Electre 2025

72 heures

Trois jours, c'est le temps que Frédéric Loriot va passer dans le box des accusés au cours de son procès. Trois jours pendant lesquels la cour d'assises va tenter de déterminer si, oui ou non, il a poussé sa maîtresse dans le vide du haut d'un immeuble. Les témoins se succèdent, les experts tergiversent, les avocats plaident... L'accusé observe, écoute, analyse... et raconte ce procès par le menu : il s'étonne de la désinvolture des jurés, dit sa défiance initiale vis-à-vis de son avocat, raille l'outrecuidance des experts, dénonce la froideur des magistrats... Rien ne lui échappe. Ces 72 heures de débat le mèneront-elles pour trente ans derrière les barreaux ? C'est tout le talent et l'art de Philippe Bilger que d'entretenir le suspense jusqu'à la dernière ligne de ce passionnant roman judiciaire.

Philippe Bilger connaît tout de la cour d'assises dont il fut un emblématique avocat général, mais il prend cette fois la place de l'accusé pour tout dire et tout décrire, sans oublier de ménager un sacré final...

D'abord jugé d'instruction puis longtemps avocat général, Philippe Bilger est maintenant magistrat honoraire. Il préside l'Institut de la parole. Débatteur hors pair et polémiste de talent, il séduit ou dérange par ses prises de position, mais ne laisse jamais indifférent. Durant ces 72 heures, certains penseront reconnaître tel magistrat à la mode, tel fameux juge d'instruction, tel journaliste en vogue... Toute ressemblance avec.. ne serait, bien sur, que pure coïncidence !

Extraits

« Quand je suis entré dans le box, menotte et encadré par deux gendarmes, je me suis fait l'effet d'un taureau pénétrant dans l'arène sous le regard fasciné de ceux qui affectent une curiosité de bon aloi, et qui attendent la mise à mort. Ils savent que la peine capitale n'existe plus mais perçoivent avec intuition qu'il est mille manières de l'infliger. »

« - C'est vrai. Marie m'a entraîné dans un nouveau monde. Je ne m'y suis jamais senti à l'aise. Sexe, drogue, vie facile et clinquante, baisers et grandes tapes dans le dos, pseudo-créateurs, prétendus artistes, les "people" comme on dit ! »

« Vers deux heures et demie du matin peut-être, j'ai entendu un immense brouhaha et quelqu'un a crié : Elle s'est jetée ! Un autre : On l'a poussée ! »