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Un coup de coeur de Libraires
S’il fallait un seul livre pour (re)prendre la mesure de ce que veut dire lire de la poésie aujourd'hui, ce serait ce nouvel opus des éditions Terrasses
S’il fallait un seul livre pour (re)prendre la mesure de ce que veut dire lire de la poésie aujourd'hui, ce serait ce nouvel opus des éditions Terrasses ; livre-hybride, condensé de poésie et d’armes en mots, dépoussiérant une histoire algéro-française que beaucoup voudraient laisser dans l’ombre tant elle résonne pour notre société actuelle, et y dérange ! Imaginez un poète blanc au milieu de ses frères et sœurs algériens, un écrivain digne des Camus et cie mais refusant la gloire facile, féru de poésie, de revues collectives et de terre méditerranéenne mais surtout épris de liberté. Imaginez le contexte pas si lointain d’une guerre d’Algérie, non pas simples « événements » mais véritable guerre civile au cœur de l’empire français ancêtre de l’impérialisme français actuel. Et au centre : prenez cet essai révolutionnaire, écrit dans la langue des défenseurs du système colonial aveugle de l’Histoire, qui loue et traduit la résistance des fedayins algériens et de leurs frères d’armes poètes, qu’ils s’appellent Jean, Mohamed, Yacine, ou Anna.
C’est cet essai que les éditions Terrasses nous refont découvrir, expliquant l’actualité d’une telle étude sur la poésie algérienne datant de 1957 dans leur introduction, et le magnifiant de presque 200 pages supplémentaires d’hommages de contemporains du poète (de Roblès à Evoutchenko en passant par Pélégri) et de poèmes signés de Sénac lui-même.
C’est cet essai-recueil de poésie animé d’un souffle revigorant qu’il faut lire !