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Une histoire économique de l'exploitation des films en salles dans l'Afrique francophone. Dans la première partie du XXe siècle, leur importation et leur diffusion dans les colonies françaises d'Afrique subsaharienne sont contrôlées par la Comacico et la Secma. Racheté en 1973 par l'Etat français puis revendu à des organisations africaines, le réseau de salles se réduit rapidement. ©Electre 2025
Les salles de cinéma en Afrique sud saharienne francophone
L'apparition et le développement du cinéma en salles dans les colonies d'Afrique occidentale et équatoriale française sont essentiellement du fait de Français, notamment à la direction de l'entreprise qui a rapidement su dominer toute la filière cinéma, la Comacico. Son histoire se confond largement avec celle de son fondateur et dirigeant, Maurice Jacquin, qui bâtit cet empire cinématographique multinational, usant avec ingéniosité de l'organisation commerciale comme de l'optimisation fiscale pour son réseau de sociétés africaines de cinéma durant la colonisation, puis encore une douzaine d'années après les indépendances. Dominant l'importation et la diffusion des films avec un autre groupe d'entreprises, la Secma, la connaissance précise de ces deux circuits, ici révélée pour la première fois, s'avère indispensable pour comprendre leurs fonctionnements et ce qui s'est véritablement produit sur ces marchés, vastes comme treize fois la France.
Sur ordre de Valéry Giscard d'Estaing, elles finiront par être rachetées en 1973 par un groupe conduit par l'UGC, avec le soutien politique et financier de l'État français, les trois centaines de salles étant ensuite rapidement revendues aux Africains. Sept ans plus tard, ce sera au tour de la distribution de la totalité des films, hélas prélude immédiat à un effondrement extrêmement rapide de l'ensemble de la filière cinéma sur la zone. Néanmoins la compréhension des évènements de cette décennie cruciale, ici décrits avec détail et précision, permet seule de savoir pourquoi la disparition des intérêts français, réclamée véhémentement par les réalisateurs africains, signera en réalité la mort des salles de cinéma dans tous leurs pays, et l'impossibilité d'amorcer une production pérenne de films. Leur fédération, la Fepaci, sera sur toute l'Afrique francophone sud-saharienne le procureur involontaire de cette condamnation à mort du cinéma prononcée à Alger en janvier 1975, le Consortium interafricain de distribution cinématographique (CIDC) en étant le fossoyeur huit ans plus tard, la quasi-totalité des dirigeants des États africains concernés tenant de fait la main armée du bourreau.
Paru le : 05/11/2019
Thématique : Histoire du cinéma
Auteur(s) : Auteur : Claude Forest
Éditeur(s) :
L'Harmattan
Collection(s) : Images plurielles
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-343-18405-0
EAN13 : 9782343184050
Reliure : Broché
Pages : 292
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm
Épaisseur: 1.6 cm
Poids: 467 g