Ernesto Pirroni est journaliste par vocation et grand admirateur d'Hemingway. Doutant de la possibilité d'exercer son métier avec intégrité dans le paysage médiatique contemporain, il a préféré devenir journaliste indépendant. Il accepte néanmoins la proposition de son ancien rédacteur en chef, à savoir enquêter sur la mystérieuse disparition des truites arc-en-ciel dans les rivières du Montana. ©Electre 2025

Livres

Sous couvert d'une enquête farfelue à la recherche des truites arc-en-ciel dans les rivières du Montana, Antonio Albanese signe un roman sur notre rapport à la terre et à ses différentes variations : appartenance, immigration, patriotisme. L'Amérique de Trump, où la fiction semble avoir dépassé la réalité, fonctionne comme un révélateur de nos propres réflexes identitaires. De l'appropriation des terres jusqu'à la colonisation par le langage, l'auteur tisse une réflexion sur notre besoin de posséder et de nommer le monde. À travers un voyage haut en couleur, son personnage, journaliste sceptique du nom d'Ernesto Pirroni, dresse le portrait d'un monde à la recherche d'un ancrage au-delà des nations et des idéologies.

Portrait

Certains individus s'efforcent de brouiller les pistes. Plus leur ouvrage se constitue, moins on semble pouvoir définir leur esthétique. La diversité des formes qu'ils adoptent finit par constituer la seule unité de leur travail. Antonio Albanese est de ceux-là. Amateur de liberté, il conçoit l'écriture comme le jeu le plus sérieux qui soit, un espace où détourner la narration et retourner la fiction contre elle-même pour mieux réfléchir une réalité toujours plus fugitive. Auteur de La chute de l'homme, roman sur la paternité qui pousse la mise en abyme jusqu'à ses limites, du Roman de Don Juan, variation sur le couple et les stéréotypes amoureux, ainsi que d'un essai poétique sur le libre arbitre, il est également responsable d'une série policière satyrique mettant en scène Matteo di Genaro, enquêteur hédoniste et provocateur, adepte d'une éthique minimale et convaincu de la nécessité de bousculer son lecteur.

International

Immobilisés au large des côtes italiennes depuis vingt jours, 122 migrants attendent à bord d'un navire humanitaire l'issue du bras de fer entre Strasbourg et le gouvernement italien. « Ils ne débarqueront pas chez nous ! » a claironné le ministre de l'Intérieur Salvini depuis le balcon du Palais du Viminal. Carolina Rackete, capitaine du navire en provenance de Libye, a rappelé qu'il n'y a pas si longtemps, la Libye était italienne, et que chez nous était une notion somme toute relative.

Matteo Salvini, faisant référence à sa récente loi légitime défense, a immédiatement répondu dans un tweet que si la capitaine essayait de rentrer chez lui, il lui ferait comprendre à coups de fusil dans le c** la notion de propriété privée.