Un coup de coeur de Charline
Quels sont les corps susceptibles d’être violentés ? Qui fabrique les corps désarmés ? Et quels mécanismes peuvent transformer une victime en combattant ?
Du Code Noir à l’Algérie coloniale, des tortures aux lynchages politiques, lire la brillante Elsa Dorlin permet enfin de s’arrêter sur “celles et ceux qui, à leur corps défendant, seront exposé.e.s au risque de mort, comme pour mieux leur inculquer leur incapacité à se défendre, leur impuissance radicale”. Entre défense nationale et “phénoménologie de la proie”, un texte bouleversant qui permet de réfléchir aux enjeux de responsabilité et d’agentivité liés à la violence. Se défendre met également en perspective les espaces, corps et communautés qui se sont dressés face à l’autorité répressive légitimée et ses techniques de pouvoir matérielles et discursives : risposte féministe, groupes de défense juifs, organisations homosexuelles…
Un texte hybride d’une actualité évidente qui fait la généalogie de la violence institutionnelle et de l’auto-défense, une véritable référence philosophique, historique et sociologique qui change profondément nos perceptions de la violence et déplace le regard que nous portons sur notre société et ses corps violentés.