Une reconstitution du texte de la loi romaine à partir des sources disponibles. Le commentaire de chaque verset et sa traduction expose son sens juridique dans le contexte du Ve siècle avant notre ère ainsi que son interprétation et son usage jusqu'au VIe siècle, éclairant le mode de pensée des magistrats antiques, les décemvirs. ©Electre 2025

La loi des XII Tables

Cette édition s est attachée, à partir de toutes les sources disponibles (toujours accompagnées de leur traduction), de reconstituer, au mieux, le texte même des divers versets attribués aux XII Tables, à défaut, le contenu des dispositions placées sous l'autorité des décemvirs par les traditions littéraire, juridique et antiquaire. Au-delà de ce travail de reconstitution, l'effort a porté sur le commentaire de chacun des versets, pour en dégager aussi bien le sens qu'on peut leur reconnaître dans le contexte du Ve s. av. J.-C. que la place, souvent décisive, qu'ils occupèrent dans le droit privé de Rome jusqu'au règne de Justinien au milieu du VIe s. ap. J.-C., après avoir été enrichis d abord par l'interprétation des pontifes ou veteres, puis par la science des prudentes à l'âge classique. Chaque verset, pris séparément, est considéré comme un tout : mais l'analyse isolée a été complétée par de multiples références d un verset à l'autre, afin de mettre en évidence les concepts caractéristiques de la pensée des décemvirs. Dans ce travail, l'apport de la recherche antérieure a été systématiquement utilisé. Notamment celui de la science allemande, philologique (Schöll), juridique (Dirksen) ou pandectiste (Puchta).

L'introduction met en relief l'histoire de ce document (et ses diverses tentatives palingénétiques), ainsi que la signification politique de ce moment décisif dans la formation des institutions de Rome, dans lequel les sources antiques retrouvaient « la source de tout le droit public et privé de Rome » ou encore « un petit volume, qui, à lui seul, par le poids de son autorité et l'étendue de son utilité, dépassait tous les livres de tous les philosophes », selon le jugement prêté à Crassus par Cicéron.

Plusieurs index croisés (termes et expressions utilisés par le code ; références internes aux divers versets : sources antiques et modernes : index matières) s'efforcent de rendre plus maniable l'utilisation de l'ouvrage.