Le narrateur raconte son histoire et celle de sa famille, des marins de Cancale, retraçant ainsi l'histoire maritime française des années 1850 à 1920. Pêcheur comme ses ancêtres, il navigue sur les morutiers de Saint-Malo et de Granville ainsi que sur les doris des bancs de Terre-Neuve avant de s'installer à Saint-Pierre-et-Miquelon pour devenir second de goélette. ©Electre 2025

Les goëlettes de Saint-Pierre

Une jolie grand-mère aux yeux bleus comme la mer... Quand elle parlait de Saint-Pierre-et-Miquelon, quand elle nous racontait un après-midi de patinage sur l'étang, un cours d'anglais, et le traineau du laitier dans la neige, son regard brillait et nous savions qu'à sa façon elle rentrait sur son cailllou, elle était à nouveau assise sur un canon de la pointe à regarder le port...

Et parmi les personnages que l'on apprenait à aimer dans ses histoires, il y avait le grand-père, Jean-Marie Robert. « Un bien gentil bonhomme » disait-elle, un marin venu de Cancale pour épouser une Saint-Pierraise, fille de Normands.

La vie passe et puis un jour un enfant nous questionne, alors on prend le temps de revenir sur l'histoire familiale. Et l'envie naît d'en savoir davantage, on cherche, on interroge nos proches, on fouille les archives et on s'envole pour Saint-Pierre-et-Miquelon. Là, nous sommes immédiatement conquis tant par la beauté du caillou que par l'accueil chaleureux des cousins et pour nous qui vivons à quelques kilomètres de Cancale, la vie de Jean-Marie Robert revêt alors un intérêt extraordinaire.

On découvre en le suivant la rude existence des terre-neuvas, les conditions de vie de leurs familles à Cancale et l'histoire des goëlettes de Saint- Pierre.

Dès lors, c'est au spécialiste d'histoire maritime de la famille, Alain, que revient tout naturellement la tâche de raconter ce personnage qui a navigué sa vie entière sur toutes sortes d'embarcations restant fidèle autant à Cancale - que ses voyages lui permettaient de retrouver - qu'à Saint-Pierre où il accueillait les marins cancalais.