Description du monde du travail au sein de la grande entreprise Ducellier et de la lutte de tous les salariés pour le maintien de cette société menacée par un plan de restructuration dans les années 1985. ©Electre 2025

Quelques mots de l'auteur...

« Voici le manuscrit que vous m'avez demandé, il est le résultat d'une enquête menée pendant plusieurs mois sur place. Outre les documents écrits que j'ai pu rassembler, j'ai interviewé un certain nombre d'acteurs, principalement du côté de la C.G.T., des militants communistes également, quelques élus socialistes et d'autres personnes. Aucun des responsables de l'époque de l'entreprise Ducellier n'a pu être touché. Toutes ces interviews, à quelques exceptions près, ont été enregistrées sur cassettes. Ma ligne générale fut de réhabiliter la mémoire des militants et travailleurs durement secoués par les événements et qui furent l'objet de campagnes de dénigrement des plus injustes. En réalité, les patrons successifs de Ducellier eurent beaucoup de mépris pour les Auvergnats. Je n'ai pas voulu en faire cependant une apologie, mais j'ai essayé de comprendre à la fois les événements et les hommes. »

Histoire des Ducellier

Le travail effectué par Philippe Munck sur l'histoire des « Dudus » est remarquable. Ce livre décrit une aventure humaine, une expérience où l'on découvre le monde du travail au sein d'une grande entreprise. L'auteur tire les enseignements d'un conflit qui opposa un patronat archaïque à des salariés qui refusaient le dictat patronal, et qui voulaient vivre debout.

Philippe a su analyser la politique de restructuration du secteur automobile par Valeo qui dans un but purement financier n'a pas hésité à supprimer des entités telles que Ducellier, Cibié, Sev-Marchal, Paris-Rhône, Ferodo, Neiman... Par conséquent, des milliers d'emplois disparurent, faisant éclater les familles et appauvrissant le Val d'Allier de Brioude à Issoire, en passant par le bassin minier de Bras sac-les-Mines.

Il faut également rendre hommage à tous les salariés, femmes et hommes, qui ont eu le courage de se battre et de se mouiller envers et contre tous. De même, n'oublions pas les populations qui nous ont soutenus dans ces moments difficiles. Notre lutte n'aurait pas pu se faire sans un soutien inconditionnel de la CGT, de toute la CGT, locale et nationale.

La preuve que nous avions raison émane du directeur des ressources humaines, Alain Tribout, qui convoque nos représentants syndicaux et leur avoue : « J'ai été embauché chez Ducellier-Valéo pour mettre en place le plan de restructuration qui avait été décidé en haut lieu. Nous savions qu'il y avait chez Ducellier un obstacle de taille, le syndicat CGT de l'entreprise. "Une montagne". C'est vrai, vous ne nous avez pas facilité la tâche, cela a été dur, très dur, mais nous vous l'avons bien rendu. Mon travail est terminé, je vais m'en aller de l'entreprise ».

Oui, notre lutte était légitime et juste. Cela a permis le maintien des deux usines Valeo d'Issoire et Sainte-Florine. Elle est aujourd'hui, plus que jamais d'actualité.

Le collectif des militants CGT des anciennes usines Ducellier et Valeo et de l'Interpro d'Issoire et de Brassac-les-mines.