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Lecture critique associée à une analyse psychanalytique de cette pièce écrite en 1596. L'auteur montre l'influence de cette oeuvre sur l'histoire du théâtre et explique comment ce texte a joué un rôle cathartique pour le dramaturge qui y dévoile ses conflits intérieurs dont la disparition de son fils ou l'opposition entre la judaïté de son père et le catholicisme de sa mère. ©Electre 2025
Shakespeare, le marrane du théâtre
Essai sur Le Marchand de Venise
Un jour de l'année 1596, Shakespeare écrit Le Marchand de Venise. C'est un véritable tournant dans son oeuvre. Une rupture qui lui donnera la force d'écrire plus d'une trentaine de pièces. Déjà surnommé par un de ses contemporains, Robert Green, un « ébranleur de scène » (« Shakes-scene »), cet ébranlement va entraîner la production de la matière même du théâtre. Le grand Will libère la parole (30 000 mots différents) et invente la vie rêvée des personnages.
Que s'est-il passé ? Rien de moins que le télescopage entre la volonté de dépasser son double marranisme originaire, juif par le père, catholique par la mère, et le traumatisme de la mort de son fils Hamnet.
Face au silence qui lui est alors imposé, il décide, en effet, de mettre tous ses conflits intérieurs sur la table. Mais pas n'importe comment. Shakespeare est dans Shylock. L'association entre « Sh », « Y » (« I ») et « Lock » indique qu'il parle, mais « sous serrure ». « Moi, Shakespeare, sous serrure ».
Ses conflits sont réélaborés. Un siècle plus tard, Spinoza fera de même avec la philosophie. Mais Shakespeare n'est pas un « marrane de la raison », c'est un « marrane du théâtre ». Il se préoccupe de montrer ce que sont des vies qui ont vraiment relégué te monde d'hier, judéo-chrétien, mais aussi latin et grec, au musée des accessoires, non sans les parodier de mille et une manières.
Ainsi, Gérard Huber prend-il cet exceptionnel marrane en filature et démontre que le monde d'aujourd'hui ne peut plus se passer de la « marranité » de Shakespeare qui, tout en exigeant que la vérité l'emporte sur le mensonge, démontre que la mauvaise foi et le parjure sont toujours triomphants.
Un essai passionnant sur le théâtre de Shakespeare qui, grâce à l'analyse rigoureuse et psychanalytique menée par l'auteur, éclaire d'une façon novatrice bien des problèmes de notre époque.
Paru le : 27/04/2017
Thématique : Essais albums sur le théâtre
Auteur(s) : Auteur : Gérard Huber
Éditeur(s) :
L'Harmattan
Collection(s) : Univers théâtral
Contributeur(s) : Préfacier : Jean-François Rey - Préfacier : Jacques Baillon
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-343-12152-9
EAN13 : 9782343121529
Reliure : Broché
Pages : 239
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm
Épaisseur: 1.3 cm
Poids: 375 g