S'interrogeant sur la place faite au droit fondamental qu'a chaque citoyen de s'exprimer, dans un environnement culturel de plus en plus défini par les stratégies commerciales, les auteurs abordent dans une 1re partie le contexte de l'évolution économique. La 2e partie se penche sur les médias de masse et leur contexte d'action. La 3e porte sur l'économie de la société de l'information. ©Electre 2025

La liberté d'expression a été acquise de prime abord sur le registre des droits de l'homme et des conquêtes de la démocratie. Or, depuis le développement des médias de masse et l'expansion des nouvelles technologies de l'information et de la communication, elle se pose de plus en plus sur celui de l'économie et de son évolution générale, à l'échelle locale comme à l'échelle planétaire.

L'emprise de l'économie et de ses logiques propres sur la sélection de l'information ou de l'offre des contenus culturels n'est pas un sujet nouveau en soi. Il trouve ses racines dès la naissance de la presse à l'ère industrielle. Mais, suite au vaste mouvement de déréglementation et de libéralisation de l'économie de la fin du XX^e siècle, il met de plus en plus la «démocratie» en confrontation avec le «marché». Aussi, le but de cet ouvrage est-il de préciser les problématiques actuelles dans lesquelles les produits culturels se développent, en particulier le contexte de l'offre d'information des médias de masse, ainsi que les perspectives qu'ouvrent les technologies modernes dans la représentation d'un nouvel idéal mondial désigné par la «société de l'information».

C'est dire qu'il fait le lien entre les médias traditionnels et ceux nés de la convergence, entre les cadres respectifs de leur émergence (politique, culturel, économique) et le conditionnement de la production de leurs activités (emprise de la publicité, usages marchands, droits de propriété et d'auteur, codes, normes, standards, accès...). La préoccupation implicite des contributeurs concerne la place effective faite au droit fondamental qu'a chaque citoyen de s'exprimer - et à ses diverses déclinaisons - dans un environnement culturel de plus en plus défini par les stratégies commerciales et de développement des médias et/ou opérateurs.

Si dans une démocratie authentique le citoyen est a priori libéré de toute contrainte politique pour pouvoir s'exprimer, l'est-il tout autant par rapport aux moyens financiers lui permettant de faire connaître ses idées ou d'accéder à celles d'autrui au moindre coût ? Cette liberté ne risque-t-elle pas à l'avenir d'être définie par les seules règles du marché ? Les constats et réflexions apportés ici ne font qu'ouvrir un débat dont la dimension est devenue internationale.