Evaluation du caractère durable de la croissance économique enregistrée dans les pays les moins avancés et du nombre de ces pays qui connaissent une forte croissance. Examine dans quelle mesure la croissance économique contribue à améliorer le niveau de vie des populations. Analyse les progrès accomplis dans l'élaboration parmi les pays les moins avancés de leur propre stratégie de développement. ©Electre 2025

Les pays les moins avancés (PMA) sont un groupe de pays que l'ONU considère comme étant ceux dont le développement est le moins avancé eu égard à leur faible PIB par habitant, leur faible capital humain et leur forte vulnérabilité économique. Le présent rapport analyse l'évolution récente de la croissance et de la pauvreté dans ces pays, ainsi que l'évolution des modalités du partenariat pour le développement.

La forte croissance enregistrée par les pays les moins avancés (PMA) en tant que groupe est l'une des caractéristiques les plus encourageantes de l'évolution de l'économie mondiale pendant la décennie actuelle. Depuis 2000, la croissance économique de ces pays est plus vigoureuse que dans les années 90. Elle s'est encore accélérée en 2005 et 2006 et les PMA, dans leur ensemble, ont affiché leurs meilleurs résultats depuis trente ans. Partant de ce contexte, le rapport aborde les questions suivantes :

• La croissance économique a-t-elle un caractère durable, et combien de PMA connaissent-ils une forte croissance ?
• Dans quelle mesure la croissance économique contribue-t-elle à améliorer le niveau de vie des populations, et en particulier à accélérer la réduction de la pauvreté et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement ?
• Dans quelle mesure les PMA assument-ils efficacement la responsabilité et la maîtrise de la conception et de l'application de leurs stratégies de développement nationales ?

Le rapport constate qu'en dépit de la croissance économique soutenue enregistrée par les PMA, la pauvreté tarde à reculer et les objectifs du Millénaire pour le développement sont loin d'être atteints. Les PMA en tant que groupe ne sont pas en voie d'atteindre l'objectif visant à réduire de moitié la pauvreté entre 1990 et 2015, et rien n'atteste qu'un changement notable se soit produit depuis 2000, après l'adoption de la Déclaration du Millénaire et de réformes à visées plus sociales. Les PMA sont aussi particulièrement vulnérables à un ralentissement de la croissance car ils restent caractérisés par un faible niveau de mobilisation des ressources intérieures et des investissements, un développement très sommaire du secteur manufacturier, une forte dépendance à l'égard des produits de base, une capacité réduite à exporter des produits à plus forte valeur ajoutée, une aggravation de la balance commerciale, et des importations de produits alimentaires et d'hydrocarbures de plus en plus coûteuses.

Pour parvenir à une croissance économique plus durable et solidaire dans les PMA, il faut des stratégies de développement nationales efficaces ainsi qu'une aide internationale efficace. Un renforcement de l'appropriation par les pays des stratégies et des politiques nationales est nécessaire afin de consolider le partenariat pour le développement. Le rapport fait le constat que des mesures positives sont prises pour renforcer cette appropriation par les pays, mais que plusieurs processus continuent, dans les PMA, de la compromettre. Cela n'est pas propice à un développement efficace. Le rapport recense un certain nombre de mesures concrètes, notamment l'adoption de mesures de gestion de l'aide par les PMA, qui pourraient aider à remédier à cette situation, en assurant de meilleurs résultats et un meilleur équilibre dans les modalités du partenariat pour le développement.

La photographie reproduite en couverture montre un paysan repiquant des plants de riz près de Dhaka, au Bangladesh. Plus des deux tiers des habitants des PMA vivent en milieu rural et l'agriculture est donc indispensable à leur subsistance. Or, la plupart des agriculteurs de ces pays travaillent avec des outils rudimentaires, sur de petites parcelles. Leur productivité étant très faible, ils tirent peu de revenus de leur travail et vivent pour la plupart dans la pauvreté. La crise alimentaire mondiale de 2007-2008 a frappé plus durement les PMA que d'autres pays du fait que la plupart d'entre eux sont importateurs nets de produits alimentaires, et que la plupart des ménages de ces pays sont acheteurs nets de leur alimentation, même en milieu rural. Des prix alimentaires plus élevés signifient donc, pour une majorité de personnes, une difficulté accrue à sortir de la pauvreté et de la faim.

La photographie a été prise par John Isaac à Dhaka (Bangladesh), et peut être obtenue auprès du service photographique des Nations Unies (no 56961, www.unmultimedia.org/photo).