Ce manuel de la pêche à la ligne paru en 1893 présente tout ce qui peut être utile à sa pratique, et spécialement les ustensiles du pêcheur, leur fabrication, la manière de les réparer, les amorces naturelles et artificielles et les divers modes de pêche en usage, tant en eau douce qu'en eau salée. 75 fiches décrivent des poissons connus, disparus ou ignorés aujourd'hui. ©Electre 2025

Nous voici plus de cent ans en arrière avec Max vom den Borne de Berneuchen (1826-1894), membre fondateur de la Société de Pêche allemande, pêcheur et pisciculteur célèbre pour ses ouvrages et l'introduction du black-bass en Europe.

L'auteur décrit des techniques de fabrication et de montage de cannes, choix des bois, colles, teintures, cires, anneaux ; des « cordes » (la ligne), « pieds de ligne » en crin de Florence, soie tressée que l'on peut fabriquer soi-même en élevant des vers à soie ! Des exposés techniques traitent des noeuds et de la forme des hameçons.

Les descriptions illustrées des moulinets, leurres et accessoires de pêche font rêver les collectionneurs. On y voit des pêcheurs en habit transporter sur leur dos un « coracle » gallois, « barquette en osier qui obéit mal à la rame et se retourne facilement ». Un autre ne se défait pas de son haut de forme pour pratiquer en rampant la pêche à la surprise. Plus de 80 pages décrivent des mouches, leur montage et leur pêche. La liste des plumes d'oiseaux maintenant protégés laisse rêveurs les monteurs les plus aguerris. Charles Gaidy s'est aimablement prêté au jeu du montage actualisé de trois types de mouches proposées par l'auteur. Quatre feuillets couleur agrémentent ce chapitre.

Toutes les pêches sont décrites par ailleurs, jusqu'aux rudes pratiques de l'époque, comme celle de la pêche au vif « à avaler ». 75 fiches décrivent des poisons connus, disparus ou ignorés de nos jours.

Un beau chapitre traite de la perche noire et de la perche truite, appelées aujourd'hui black-bass à petite et à grande bouche, et de leur acclimatation par l'auteur : « le professeur Spencer F. Bairs de Washington m'envoya [...] sept perches noires et dix perches truites [...] je ne gardai (sauvai) que trois perches noires et six perches truites. Ces poissons ont produit chez moi une assez longue lignée [...] pour que je puisse espérer peupler en une vingtaine d'années tous les cours d'eau d'Allemagne qui peuvent s'y prêter. » Et déjà, le black-bass à la mouche et les leurres utilisés !

Viennent en fin d'ouvrage 40 pages très techniques sur la pêche en mer, une bibliographie, les annexes du traducteur, Émile Gens, et huit pages de publicité des grands marchands de cette fin de siècle.