Le quotidien de la famille Laborde, des paysans implantés au coeur de la montagne pyrénéenne, au lendemain de la Première Guerre mondiale. Premier roman. ©Electre 2025

Hubert Dutech

Durant les vingt dernières années de sa carrière professionnelle, Hubert Dutech a sillonné en tous sens le Béarn, en tant que psychologue scolaire itinérant. A l'heure de la retraite, s'imposa spontanément à lui, le désir de mieux connaître son país, et de se plonger plus profondément dans ses racines, notamment à travers sa langue et son histoire. Il en naquit son premier livre

« Lo Noste Béarn » qui recense toutes les communes béarnaises, avec leurs caractéristiques principales et les grandes lignes de leur histoire. A la suite de cette parution, il intervint durant deux ans sur les ondes de France Bleu Béarn, par des chroniques quotidiennes : « Le Béarn de A à Z », puis « Le Béarn méconnu ». Dans son deuxième livre « Terre d'Aspe », il se penche de façon plus prononcée sur la vallée d'Aspe, dont il est originaire. Allant toujours plus avant dans la recherche de l'authentique, voire de « l'intime », lui vint naturellement l'envie d'écrire un roman. Il en est né « Le temps des grues », portant sur le quotidien d'une famille de paysans implantée au coeur de la montagne pyrénéenne, au début du XX^e siècle, lors d'une période particulièrement délicate.

« Le temps des grues »

La première guerre mondiale vient à peine de s'achever, laissant l'humanité dans un piteux état... aussi pitoyable que le champ de maïs que Jan regarde d'un air dégoûté. Il n'avait pu effectuer la récolte des épis en raison du mauvais temps, et les premières grues étaient déjà apparues dans le ciel grisâtre du petit cirque pyrénéen. Elles passaient bien bas, annonçant avec une quasi certitude l'arrivée précoce de la neige ; ce que n'avait pas manqué de rappeler Jusèp, le vieil oncle avisé. Avec la neige, les difficultés de la vita vitanta (vie quotidienne) de la famille Laborde, allaient s'amplifier et rendre problématiques tous les travaux courants. Pourtant, Blanca, la dauna de la casa », avait en tête une autre préoccupation, bien plus importante à ses yeux que toutes les autres. Une préoccupation si importante, qu'elle n'osait en révéler la teneur à Jan...

Dans ces hauteurs perdues de la vallée de Barospe, seule la détermination féroce de chacun à vouloir s'y maintenir en dépit des vents contraires, et la solidarité entre voisins, permettait de faire face aux épreuves sans cesse renouvelées.