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Les tables des libraires

Rentrée littéraire 2024 : notre sélection

Les coups de cœur de vos libraires au rayon littérature !

Les incontournables de la rentrée 2024

à découvrir dès maintenant !

Dossiers

Les peuples du nord

Une histoire millénaire de la Scandinavie, entre histoires et légendes venues des mers !

Rentrée littéraire 2024 : nos sélections thématiques !

Pour vous retrouver dans la jungle de la rentrée littéraire, suivez le guide et découvrez nos sélections thématiques !

La raison n'a pas de sexe

"Penser à la fois avec la tradition philosophique et contre elle, sauver le monde, autrement dit le changer radicalement, tout en lui résistant : telle fut l'espérance, non pas peut-être de tous les philosophes, ni de toutes les femmes philosophes, mais assurément des plus remarquables d'entre el...

C'est la rentrée au rayon imaginaire !

Découvrez une sélection des nouveautés pour la rentrée au rayon science-fiction, fantasy, fantastique.

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Thomas Clerc - Paris, musée du XXIe siècle : le dix-huiti...

Thomas Clerc vous présente son ouvrage
"Paris, musée du XXIe siècle : le dix-huitième arrondissement" aux éditions Minuit. Entretien avec Julien Rousset.

Lucie Malbos - Les peuples du Nord

Lucie Malbos vous présente son ouvrage
"Les peuples du Nord : de Frodi à Harald l'Impitoyable (Ier-XIe siècle)" aux éditions Belin. Entretien avec Pierre Coutelle.

Coups de cœur

Blackouts de Justin Torres

Découvrez le nouveau roman de Justin Torres, un véritable ovni littéraire et gros coup de cœur de cette rentrée !
Découvrez le nouveau roman de Justin Torres, un véritable ovni littéraire et gros coup de cœur de cette rentrée ! 
 
Nene, le jeune narrateur, arrive au Palais et retrouve Juan, un homme plus âgé qu’il a rencontré il y a plus de dix ans dans un hôpital psychiatrique et qui, aujourd’hui, est malade. Au fil de ce long dialogue entre les deux hommes, leur intimité et leur complicité se dévoilent. Mais surtout, Juan en profite pour montrer à Nene son exemplaire d’un livre qui lui est très cher… L’occasion de lui parler de Jan Gay, cette chercheuse scientifique, journaliste, activiste, romancière lesbienne du début du XXème siècle, que l’histoire a effacé des mémoires et dont les recherches et études sur la communauté queer ont été complètement détournées.
Justin Torres utilise la littérature pour osciller entre fiction et réalité, sans frontière précise et ce, jusque dans le style absolument hybride de sa plume que Laetitia Devaux traduit brillamment ! Roman, scénarios, photographies, références littéraires, schémas et autres notes scientifiques : un savant mélange qui interroge.
Et Justin Torres laisse, lui-même, planer le doute dans sa postface qu’il termine par : « De toute façon, la seule chose que je peux affirmer avec certitude, c’est que je n’ai jamais cherché à dire la vérité sur quiconque. » 
Alors peut-être ne s’agit-il pas d’apprendre la vérité sur quiconque, mais de rappeler qu’Helen Reitman, alias Jan Gay, quelle que soit sa véritable histoire, a existé et est un exemple de plus de ceux que l’histoire bafoue, efface et détourne…
À découvrir absolument ! 

Le Prophète rouge, Julie Pagis, La Découverte

La manipulation et la soumission librement consentie telle que l’a définie la psychologie sociale est une question qui ne cesse de rendre perplexe. Ainsi, comment expliquer qu’un groupe de personnes, ayant pour la grande majorité un bagage universitaire et donc la capacité d’élaborer une pensée c...
Telle est l’histoire édifiante que nous révèle la sociologue Julie Paris qui a enquêté pendant 6 ans sur l’histoire du groupe de Clichy.

Dans les années 70, alors que le tumulte de mai 68 s’est tu, c’est l’effervescence au parti communiste qui voit notamment les maoïstes s’organiser au sein des classes ouvrières: c’est la grande époque des “établis”, ces étudiant.e.s qui choisissent volontairement de travailler dans les usines afin d’y amener la lutte des classes.

C’est ainsi qu’une douzaine de personnes, des couples d’origines sociales différentes, vont adhérer au projet d’un certain Fernando, réfugié espagnol anti-franquiste qui prône donc le travail en usine et organise une véritable vie communautaire.

Mais le personnage de Fernando recèle bien des zones d’ombres et le leader va progressivement se transformer en un personnage autoritaire, intransigeant et violent. Pendant 10 ans, ce “prophète rouge” va instaurer un rapport de défiance entre les membres du groupe et de soumission à son autorité. Organisant en permanence des autocritiques faites de procès, de dénonciations, de harcèlement moral qui détruisent psychologiquement chacun des membres du groupe, l’expérience se transforme en cauchemar sans que la plupart des protagonistes ne remettent en cause ni la légitimité de leur chef charismatique ni ses pratiques d’une violence psychologiques, morales et même physique. Tentative de suicide, de meurtre, séparations entre conjoints mais aussi entre parents et enfants, les témoignages des anciens membres du groupe sont édifiants.Trente ans après, les traumatismes sont encore présents et pour certains la parole reste encore impossible à prendre. Mais les journaux tenus par le groupe à l’époque sont là, implacables.


A travers cette histoire, Julie Pagis questionne cette forme d’emprise et les rouages du charisme tel que Max Weber l'avait décrit dans son livre sur La Domination : une soumission entière et consciente construite sur fond d’admiration aveugle et d’engagement militant. Mais l'enquête prend une tournure rocambolesque lorsque remontant le passé de Fernando, la sociologue se heurte à des dossiers des services secrets. Fernando devient alors un personnage à la lisière de la réalité et de la fiction: insaisissable, usant à la perfection des techniques de manipulation bien connues des services d’espionnage, il plonge la sociologue elle-même dans une forme de fascination dont elle avouera avoir du mal à se défaire.

On ne ressort pas indemne de ce livre qui questionne notre rapport à la domination et surtout à la soumission car le pouvoir charismatique même s’il est instable comme le souligne Max Weber et à son tour Julie Pagis, il est avant tout fort de tous ceux qui lui sont librement assujettis. Et cela dépasse largement les classes sociales.

Mythologie du .12

Une langue d'une beauté inégalée en cette rentrée littéraire 2024 !
Mythologie du .12, le premier roman du jeune poète belge Célestin de Meeûs, pourrait se résumer comme ceci : le soir d'un solstice d'été au milieu de nulle part, Théo et Max décident d'aller boire la bouteille de mauvais rosé trouvée au fond de la Clio dans laquelle ils fument des joints depuis la fin de l'après-midi sur un parking de supermarché, non loin de là, près d'un lac.
Après avoir passé la soirée à penser au départ de son épouse avec ses deux fils qui l'ignorent, le docteur Rombouts entend des bruits au fond de son grand jardin où se trouve une petite étendue d'eau. Il décide, armé de son fusil, d'aller voir de quoi il en retourne.
D'un fait divers d'une tristesse affligeante, Célestin de Meeûs transcende la banalité par une langue d'une beauté inégalée en cette rentrée littéraire 2024 !

Ce que les corbeaux nous laissent

L'histoire d’une famille rejetée pour leur croyance. Dès la naissance de leurs enfants, Tarik et Adalrik, Galwinthe sait qu’elle devra protéger ses enfants et les cacher...
L'histoire d’une famille rejetée pour leur croyance. Dès la naissance de leurs enfants, Tarik et Adalrik, Galwinthe sait qu’elle devra protéger ses enfants et les cacher...
En vivant ainsi, ils pourront vivre sereinement en partageant un lien spirituel très fort.
Cette vie libre permet à cette famille de s’épanouir jusqu’au moment où tout bascule. Adalrik est assassiné. Commence une vie pleine de souffrance pour Galwinthe et Tarik. Ce dernier s’enferme dans un lourd silence et passe son temps à boire de l’alcool pour noyer sa tristesse et sa culpabilité tout en cherchant les responsables de la mort de son frère.

C’est un récit profond et touchant qui aborde l’histoire des Sorcières, celles qu’on devait chasser et brûler pour se protéger… Après tout vous comprenez qu'elles sortaient de la norme… Un récit cruel, comme l’histoire de ces gens, de ces femmes exilées et/ou tuées. La perte d’un proche dans ce contexte absolument atroce laisse des marques et ce récit nous en présente les cicatrices.
Parmi des sentiments forts et négatifs comme la vengeance, la pression sociétale ou encore l’exil, va ressortir quelque chose de si beau et si brillant qu’on ne peut qu’être ému en lisant cette histoire et cet amour fraternel si fort. Au delà de présenter un sujet difficile qui touche et rappelle que la condition des personnes hors-normes est toujours en danger, peu importe les époques, cette BD nous rappelle l’importance de l’amour, de la famille qu’on se constitue, de ceux qui nous soutiennent et nous porteront jusqu’au la fin en eux.